Protéger son logiciel par droit d'auteur ou par brevet ?

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Des systèmes d'exploitation complexes aux applications mobiles novatrices, les logiciels sont devenus le fondement d'innombrables industries et un catalyseur de progrès. Alors que ces derniers continuent à évoluer, se pose la question de leur protection. La protection des logiciels doit-elle être régie principalement par le droit d'auteur ou par le droit des brevets ? Cet article se penche sur la question, en explorant les avantages et les inconvénients de chaque approche, et en faisant la lumière sur le paysage actuel de la protection des logiciels dans le domaine de la propriété intellectuelle.

Protéger son logiciel par droit d'auteur ou par brevet ?
Protéger son logiciel par droit d'auteur ou par brevet ?
Sommaire

Les droits de propriété intellectuelle : le fondement de la protection des logiciels

La propriété intellectuelle désigne les créations de l'esprit, telles que les inventions, les œuvres littéraires et artistiques, les dessins et les symboles. En ce qui concerne les logiciels, les droits de propriété intellectuelle peuvent protéger vos concepts, dessins ou procédés uniques. Ces droits prennent généralement la forme d'un droit d'auteur ou d'un brevet.

La décision de protéger un logiciel par un droit d'auteur ou par un brevet est plus qu'une simple nuance juridique - c'est une décision stratégique qui a des implications considérables pour la croissance de l'entreprise, l'innovation, l'évolutivité et la différenciation sur le marché.

Pour les startups et les PME, un portefeuille de propriété intellectuelle bien géré peut considérablement renforcer leur attrait pour les investisseurs, qui considèrent souvent qu'une propriété intellectuelle bien protégée est un signe de la valeur de l'entreprise et de son potentiel de croissance. Dans ce contexte, une protection solide des logiciels sert non seulement de mesure défensive contre les contrefacteurs potentiels, mais aussi d'atout essentiel pour accroître la valeur de l'entreprise et la confiance des investisseurs.

Protection des logiciels par le droit d'auteur

À son niveau le plus fondamental, le droit d'auteur protège l'expression d'une idée. Lorsqu'il s'applique à un logiciel, il couvre généralement le code et certains éléments de l'interface utilisateur. Cette caractéristique se prête particulièrement bien à la protection de fonctionnalités ou de conceptions uniques au sein du logiciel.

La protection par le droit d'auteur intervient automatiquement lors de la création du logiciel, sans qu'aucune procédure formelle de demande ne soit nécessaire. Toutefois, l'enregistrement des droits d'auteur auprès d'un tiers de confiance peut offrir certains avantages en cas de litige. En général, la protection du droit d'auteur s'étend sur une longue période, habituellement la vie de l'auteur plus 70 ans dans de nombreuses juridictions.

Le principal avantage de la protection par le droit d'auteur est son caractère exhaustif ; elle protège le logiciel contre la copie, la distribution et l'adaptation non autorisées. Cependant, le droit d'auteur a ses limites. Il ne couvre pas les concepts sous-jacents, les algorithmes ou les architectures de système. En substance, si le droit d'auteur empêche la copie directe du code, il n'empêche pas d'autres personnes de créer des logiciels fonctionnellement identiques en utilisant un code différent.

Le rôle des brevets dans la protection des logiciels

En revanche, un brevet protège l'idée ou la fonction sous-jacente d'un logiciel, plutôt que son expression spécifique. Les brevets protègent les processus, les méthodes, les systèmes et les appareils qui sont nouveaux et utiles. Dans le domaine des logiciels, il peut s'agir d'algorithmes uniques, de techniques de traitement des données ou d'intégrations de systèmes.

L'obtention d'un brevet logiciel est plus difficile et plus longue que celle d'un droit d'auteur. La procédure exige une demande détaillée démontrant la nouveauté et l'utilité du logiciel, examinée par les examinateurs de brevets. Une fois délivré, un brevet dure généralement jusqu'à 20 ans à compter de la date de dépôt.

Les brevets pour du logiciel dans l'UE sont plus contestés. La Convention sur le brevet européen ne considère pas les logiciels en tant que tels comme brevetables. Toutefois, l'Office européen des brevets accorde des brevets pour les logiciels qui apportent une réponsetechnique à un problème technique. Cela implique que le logiciel doive apporter une contribution inventive allant au-delà des interactions normales entre le matériel et le logiciel.

En revanche, des pays comme les États-Unis adoptent une approche plus libérale et accordent plus facilement des brevets pour des logiciels. La Chine a également connu une augmentation des demandes de brevets logiciels, soulignant les efforts déployés par le pays pour s'assurer une place de choix dans le monde de la technologie.

La force de la protection par brevet réside dans son exclusivité. Le titulaire d'un brevet a le droit exclusif d'empêcher d'autres personnes d'utiliser, de vendre ou de fabriquer l'invention brevetée, même si le tiers l'a développée indépendamment. Toutefois, les caractéristiques du logiciel doivent être divulguées publiquement, ce qui peut être un inconvénient si le secret fait partie de la stratégie commerciale.

Par rapport au droit d'auteur, les brevets offrent une protection plus large. Ils protègent les idées sous-jacentes, les algorithmes et les architectures de système des logiciels, au-delà de leur simple expression dans le code. Ainsi, les brevets peuvent empêcher d'autres personnes de créer des logiciels fonctionnellement identiques, ce qui en fait un choix solide pour sécuriser les innovations révolutionnaires.

Choisir entre le droit d'auteur et le brevet pour la protection des logiciels

Le choix entre le droit d'auteur et le brevet dépend de vos objectifs, de vos ressources et de la nature de votre logiciel. Si la valeur de votre logiciel réside dans son code unique ou son expression artistique, le droit d'auteur peut être la meilleure protection. En revanche, si le logiciel contient une méthode ou un procédé nouveau, un brevet peut être la voie la plus appropriée.

En matière de protection des logiciels, il ne s'agit pas nécessairement de choisir entre le droit d'auteur et le brevet. Les deux peuvent coexister et offrir une protection complémentaire. Le droit d'auteur offre une protection immédiate et automatique, tandis que les brevets peuvent protéger les aspects fondamentaux et inventifs du logiciel.

Le choix dépend de plusieurs facteurs, notamment la nature du logiciel, son potentiel commercial et la stratégie commerciale à long terme de l'entreprise. Les entreprises doivent examiner ces aspects à la lumière de leur portefeuille de propriété intellectuelle, du paysage réglementaire et des risques qui pèsent sur leurs logiciels.

Comprendre les subtilités de la protection des logiciels et du droit de la propriété intellectuelle est complexe, et faire le bon choix peut avoir des conséquences considérables pour votre entreprise. Il est conseillé de demander l'avis d'un professionnel pour s'assurer de prendre les décisions les plus éclairées.

Dernières réflexions sur la propriété intellectuelle et la protection des logiciels

Les droits de propriété intellectuelle sont essentiels pour conserver un avantage concurrentiel, et c'est particulièrement vrai dans le monde complexe du développement de logiciels. Que vous optiez pour une protection par droit d'auteur ou par brevet, ou pour une combinaison des deux, dépend de votre logiciel, de votre stratégie commerciale et de vos ressources.

Quoi qu'il en soit, assurez-vous d'être parfaitement informé et préparé. Le code source et les algorithmes de votre logiciel sont l'élément vital de votre entreprise, et choisir la bonne méthode pour le protéger est la clé de la pérénité de votre entreprise.

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Philippe Thomas, CEO Vaultinum
Philippe ThomasPhilippe est le CEO de Vaultinum. Expert en nouvelles technologies et haute finance, il a plus de 20 ans d'expérience internationale dans la Fintech. 

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